Sans précédent, la pandémie nous a démontré combien le nettoyage et la désinfection sont essentiels dans la lutte contre les contaminations. Dans la mesure où le nettoyage et la désinfection font aujourd’hui plus que jamais partie de notre quotidien, il est important que tous les utilisateurs (professionnels et consommateurs) apprennent à utiliser les produits de manière adéquate et responsable en respectant les conditions d’emploi. La désinfection ne doit pas être automatique au risque de favoriser le développement de résistance des agents pathogènes. Réduire la consommation de biocide, utiliser des produits moins agressifs ou choisir des alternatives sont des moyens à privilégier pour limiter l’impact sur la santé et sur l’environnement.

Qu’est-ce que la désinfection raisonnée?

La notion de désinfection raisonnée vise à limiter l’utilisation des désinfectants en préconisant une utilisation sélective et raisonnée, afin que les bénéfices de leur utilisation surpassent les inconvénients et conséquences néfastes qu’ils peuvent engendrer.

Cette approche suggère qu’un nettoyage avec un détergent performant est tout aussi efficace, voire plus puissant qu’une application généralisée (parfois excessive) de désinfectant. Grâce à un nettoyage en profondeur, les souillures, source de nourriture pour les agents pathogènes, sont éliminées. La charge microbienne est alors réduite à des niveaux respectables et non-nocifs.

Une utilisation récurrente et excessive de biocide ne nettoie pas les surfaces et peut soutenir le développement de pathogènes résistants. C’est ce qu’on appelle la résistance bactérienne. L’utilisation des désinfectants doit rester ponctuelle et ciblée, mais leur application peut s’accentuer en cas de risque sanitaire et vise alors des surfaces fréquemment en contact avec les mains : poignées, rampes d’escalier, interrupteurs, etc.

Comment réduire votre consommation de biocide tout en maintenant un niveau d’hygiène sécuritaire ?

1. Nettoyer en profondeur

Le nettoyage des surfaces se fait à l’aide d’un détergent et vise à dissoudre et éliminer les souillures des surfaces. Alors que la désinfection s’effectue à l’aide d’un biocide et se concentre sur l’élimination des agents pathogènes résiduels qui subsisteraient sur les surfaces. Il s’agit donc de solutions d‘hygiène différentes et complémentaires ayant chacune une action spécifique et indispensable.

Appliquer un désinfectant sur une surface sale réduit considérablement son efficacité. Une désinfection optimale nécessite au préalable un nettoyage en profondeur. Il faut retirer les souillures qui risquent de former une protection pour les agents pathogènes, afin que le désinfectant puisse agir directement sur les micro–organismes résiduels.

Il ne faut pas oublier le détartrage (avec une solution acide) qui fait partie du nettoyage des surfaces. Une surface non détartrée représente aussi un risque de propagation d’infection. Le dépôt de tartre ou un simple voile calcaire est un point d’accroche et de protection qui permet aux micro–organismes de se développer.  

2. Appliquer rigoureusement le mode opératoire du produit 

Un nettoyage renforcé nécessite l’utilisation de produits d’entretien adaptés à l’action recherchée et aux types de supports à nettoyer. L’efficacité de ces solutions s’articule autour de quatre facteurs indissociables d’ordres chimique, mécanique, thermique et temporel. Plus connu sous le nom de Cercle de Sinner, ou TACT (Température / Action mécanique / Chimie / Temps d’action).  

3. Respecter toutes les étapes du protocole d’hygiène 

Il ne faut pas uniquement prendre en compte l’application des produits. Chaque étape de votre protocole est essentielle et doit être minutieusement respectée afin d’exploiter au maximum le potentiel de nettoyage et de désinfection des solutions utilisées. Autour du nettoyage et de la désinfection il y a aussi :  

L’étape préparatoire ou le dégrossi

Réaliser un excellent dégrossi (retirer le matériel des surfaces, éliminer les déchets et résidus visibles etc.) avant l’étape de nettoyage et de désinfection est capital. Cette première phase influe directement sur la performance des étapes suivantes.  

Le rinçage

Le rinçage est une étape souvent négligée, mais importante également. Au-delà de l’évacuation des souillures et des germes, le rinçage permet d’éliminer les traces résiduelles des produits de nettoyage et de désinfection. 

Attention, l’interférence entre un désinfectant et d’autres substances peut réduire l’efficacité des agents désinfectants. Le nettoyage doit donc être suivi d’un rinçage avant de procéder à la désinfection. Pour gagner du temps, il est possible d’opter pour un produit 2-en-1 dans lequel les agents détergents et désinfectants travaillent en synergie.

Il est également important de signaler tout problème rencontré qui pourrait entraver le respect du protocole : fuite d’eau, bidons vides, température de l’eau inadaptée, … 

4. Nettoyer et désinfecter le matériel de nettoyage

Tout protocole de nettoyage inclut le nettoyage et la désinfection des équipements de nettoyage. Pour une hygiène irréprochable, il faut nettoyer avec du matériel de nettoyage propre et désinfecté. Sinon, les germes prolifèrent et plutôt que de nettoyer, vous propagez à nouveaux les agents pathogènes sur l’ensemble des surfaces.  Il s’agit d’une mesure d’hygiène de base.

Brosse, mop, pulvérisateur, canon à mousse, évier pour les mains doivent être nettoyés et désinfectés après chaque utilisation. Pas uniquement le segment souillé (poil de brosse, microfibre), mais l’intégralité de l’ustensile (manche, poignée de chariot, de seau, pulvérisateur), car il a été en contact avec les mains du personnel.

Que faire en cas d’épidémie ?

Utiliser des d’équipements de protection

En cas de crise sanitaire, il est recommandé d’utiliser – en plus de vos protections habituelles – des gants et des écrans faciaux pendant le nettoyage afin de ne pas contaminer à nouveau les surfaces désinfectées.

Élargir le périmètre d’intervention 

Le périmètre d’intervention détermine les zones où le nettoyage et la désinfection doivent être effectués. Une fréquence différente est établie pour chacune des zones définies.

  • Zone 1 : Le cœur d’activité nécessite généralement un nettoyage quotidien des surfaces et des ustensiles manipulés 
  • Zone 2 : Les stocks, les réserves, les couloirs, mais aussi les murs, le plafond, l’intérieur des armoires ont une fréquence de nettoyage et de désinfection généralement hebdomadaire, ou mensuelle selon le secteur d’activité  
  • Zone 3 : Les quais de réception et d’expédition demandent un nettoyage annuel ou trimestriel 

En période de crise sanitaire, il est recommandé d’augmenter la fréquence de nettoyage de toutes les zones. Toute zone est une surface et toute surface est un facteur potentiel de contamination. 

Augmenter la fréquence de nettoyage  

Augmenter la fréquence de nettoyage et de désinfection d’un ustensile (zone 1), permet de lutter contre la propagation d’un agent pathogène si par la suite cet ustensile est rangé dans un tiroir qui est également nettoyé et désinfecté. Sinon il risque d’être recontaminé.

Accentuer le nettoyage et la désinfection des surfaces sensibles ou « High-touch surfaces »  

Les high–touch surfaces sont les surfaces fréquemment touchées par le personnel et les visiteurs et sont donc considérées comme à haut risque de contamination.

  • Poignées de porte, d’armoire et de frigo 
  • Interrupteurs 
  • Distributeurs de savon 
  • Tables de travail  
  • Robinets 
  • Ustensiles 
  • Équipements 
  • Sas d’hygiène et zone de nettoyage des mains 
  • Toute zone régulièrement en contact avec les mains  
  • Chariots

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